dimanche 17 avril 2011

Talons Aiguilles - Almodovar

     J'ai découvert Almodovar il y a peu de temps, et même si je n'ai vu que 3 ou 4 de ses films depuis, je n'ai jamais été déçue. Ses films ont cela de particulier qu'ils sont colorés. A tous les niveaux. C'est quelque chose que j'ai pris plaisir à observer dans le film Talons Aiguilles (titre original : Tacones lejanos). 

     Il est toujours un peu délicat, d'ailleurs, de faire un résumé des histoires tissées par Almodovar dans ses films. Parce que l'histoire de déroule sous nos yeux et ça fait parti du plaisir : on commence par quelques petits éléments épars qui ne nous renseignent qu'assez peu, puis au fur et à mesure, on comprend. Je ne regarderai jamais, je pense, un film d'Almodovar en ayant lu, précédemment, son synopsis. Voilà pourquoi je ne vous ferais aucun résumé du scénario, et me contenterais de vous décrire un peu l'effet que ce film a pu produire sur moi.
Rebeca et Becky, sa mère




    Il y a ces couleurs. Pas simplement au niveau de l'image, bien que cette esthétique est une des marques de fabrique du réalisateur. Mais les personnages, eux aussi, sont colorés, chacun représentatif de tant de caractéristiques qui les rendent unique, sensibles et touchants. Nous avons par exemple sous les yeux une jeune femme vêtue de tailleurs Chanel, arborant des colliers en perle, mais qui ne parvient pas à cacher, derrière ces artifices de styles, cette peur panique d'être abandonnée, cette espèce d'hystérie enfantine... Face à elle une mère absente, starlette internationale qui ne se consacre ni à son (ses) mariage(s) ni à sa fille, qui m'a fait ressentir un mélange d'exaspération et d'espoir. Autour de cela, comme un ovni, un homme aux multiples identités, homme et femme à la fois, ami et amant, qui permet de créer de manière délicate cet espèce de sensation d'étrange, de fantastique, d'humour... et qui, dans le même temps, donne à toute cette histoire loufoque une solidité et une force qui atteint des sommets. Et il y a cette manière si particulière de montrer la singularité des relations, que l'on pourrait pourtant pu réduire à des stéréotypes si Talons Aiguilles avait été un mauvais film, et qui m'impressionne.

Letal, un travesti qui
 reprend le rôle de Becky
     Talons Aiguilles c'est comme un flot qui coule et qui s'amplifie. Ca va crescendo. Ca monte et ça finit par bousculer. Au début on y croit pas trop puis on découvre et on s'émerveille. Voilà ce que ce film a été, pour moi. Une force douce et tendre qui m'a, brutalement et gentiment à la fois, heurté.

2 commentaires:

  1. Tu as vu Parle avec Elle? C'est l'un de mes préférés, je crois.

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  2. Je ne l'avais pas vu a ce moment là mais depuis je l'ai regardé (avant-hier je crois). Et j'ai beaucoup aimé, évidemment.

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