mardi 26 avril 2011

La Nostra Vita - Daniele Luchetti

     Aujourd'hui ce n'est pas un réel OMG puisque je vais me contenter de parler d'une déception, qui concerne le film La Nostra Vita. Un film plat qui a fait l'objet d'une critique pertinente de la part des Cahiers du Cinéma. Je cite donc :


      L'imposture Cannoise de Daniele Luchetti dure : quatrième film de l'auteur à avoir bénéficié des feux de la Croisette, la nostra Vita feint de brosser un tableau ironique et cruel de l'Italie berlusconienne en empaquetant en 93 minutes, le récit de lutte d'un ouvrier se débattant entre drame intime, magouilles et petits arrangements avec son entourage.

     Le résultat ressemble à du Inarritu light, s'enivrant avec une arrogance molle de ses propres effets de séduction (les petites gens sont dignes et ont un coeur gros comme ça) dans une posture si fade et consensuelle qu'elle finit par retourner tous les travers que le film tente de dénoncer (racisme, corruption, misogynie) contre lui-même - à l'image du traitement abject du personnage de l'immigrée roumaine. Mais qu'importe : aussi profond qu'un tube d'Eros Ramazzotti ce cinéma de pure complaisance, confit dans sa suffisance sociologique et sa banalité, se condamne de lui-même a un oubli instantané.
Vincent Malausa pour les cahiers du cinéma.


     En gros la Nostra Vita est un mélo social pseudo dénonciateur (voyez les pauvres ouvriez, voyez leur condition de vie, voyez comme ils ont pourtant cette sagesse populaire que le monde ferait mieux de copier, hein, voyez !) qui ne fait part d'aucun moment de grace. Les seuls germes de quelque chose de transcendant de se retrouvent bloqués dans une ambiance kermesse qui leur fait revêtir, au lieu d'une noblesse de sentiment et de coeur, l'habit fade de la grande blague condescendante. 

     Quant à l'interrogation sur le deuil, sur le fait d'avancer, sur la façon de s'en sortir, le propos du film se mord la queue : l'argent, la famille, les magouilles, quelle est la réelle solution? On a surtout l'impression d'avoir à faire à un grand dadais débrouillard mais un peu naïf qui doit se retrouver à gérer les imprévus et qui n'y arrive que par le renfort du "profit du système". S'il arrive, un peu, à être touchant, par moment, il n'en reste pas moins fade et terne, un peu à côté des choses. Il ne s'agit, en fait, que d'un film sur un mec qui s'en sort. C'est bien, on est content pour lui. Mais l'intérêt pour le spectateur reste minime, devant la vacuité du propos... Le jeu des acteurs n'arrivant jamais, non plus, à être suffisant fort et juste pour compenser ce vide.

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