vendredi 15 avril 2011

New York Movie - Hopper

     Il n'y a pas très longtemps une amie de fac m'a acheté, comme ça, un bouquin sur Hopper. Ca faisait longtemps que je bavais devant ce livre, devant cet artiste, et quand j'ai réalisé que ce livre était a moi, j'ai failli pleurer.

     En feuilletant le livre j'ai eu un vrai coup de coeur pour cette oeuvre.
New-York Movie - Hopper



     Ce qui est magique avec Hopper c'est sa façon de peindre les regards perdus. Replaçons la scène : nous sommes dans un cinéma mais le point de vue adopté pour la prise d'image n'est pas celui de la salle en elle-même, qui est au contraire en retrait, mais plutôt un point de vue général et ouvert, qui montre à la fois les "coulisses" et l'espace du spectacle. La lumière centre bien sûr l'attention sur cette femme pensive, qu'on image attentive à ses pensées. Les couleurs vives contrastent avec celles, tamisées, de la salle, l'obscurité du cinéma, l'absence de couleur à l'écran. Une manière, peut-être, d'interroger les contrastes existant entre peinture et cinéma? Ou comment la peinture arrive à cette puissance de l'image fixe que ne peux reproduire le cinéma (qui lui, au contraire, défile).
     Au delà de cet aspect esthétique je suis restée scotchée devant l'aspect "nostalgique" de cette oeuvre. C'est un vrai fantasme, pour moi, que de pouvoir voir un film dans une salle comme celle-ci,  avec ses rideaux rouges, ses fauteuils "puissants" et mythiques...
     Mais pourtant oui, le cinéma compte bien peu ici. Car elle attire l'attention, Elle. Les spectateurs l'ignorent et restent les yeux fixés sur ces images qui bougent mais elle, immobile, se croyant peut-être à l'abris des regards, s'abandonne dans une rêverie tout à fait moderne, comme Hopper à l'habitude de les peindre, une rêverie que seul le poète et l'artiste arrivent à transmettre.

Eleven AM - Hopper

2 commentaires:

  1. Hopper, c'est typiquement le peintre qui me faire dire "wahou". Même Nighthawks, qui est sa peinture la plus connue et dont j'ai l'impression de connaitre les moindres détails tellement j'en ai vu des reproductions dans les bouquins ou en affiches... bah quand je suis tombée sur l'original à l'Art Institute à Chicago, le "wahou" était de circonstance !

    (et je connaissais pas Eleven AM et j'aime beaucoup, merci pour la découverte)

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  2. Je bave d'envie ! UN jour je verrai ses oeuvres en vrai, moi aussi !

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