jeudi 26 juillet 2012

The Amazing Spiderman : entre vent de fraicheur et déception

Spiderman n'est peut-être pas le personnage de comic que j'apprécie le plus. Mais j'avais été plutôt convaincue par les films mettant en scène Tombey Maguire. Non pas parce que les films étaient merveilleux en soi, mais parce que je trouvais le personnage plutôt bien exploité, réaliste, concret. Il correspondait plutôt pas mal à l'idée que je me faisais du Spiderman bizuté qui s'affirme peu à peu grâce a ses pouvoirs. Il manquait certes d'humour... mais ce manque me gênait toujours moins que le zèle qu'à pris Marc Webb à donner au personnage ce côté très "je frime mais je suis torturé". Non, vraiment, j'ai eu l'impression qu'il y avait, d'une certaine manière, une migration du personnage de Spiderman qui passerait d'un personnage de comic à un personnage de film pour ado en rut.

Pourquoi je n'ai pas aimé The Amazing Spiderman, donc?

"Salut, moi c'est le mec introverti et chahuté" crédibilité zéro.
Certes, Peter Parker est bien montré, dans le film de Marc Webb, comme un rejeté. Certes, il s'en prend un peu (beaucoup) dans la gueule. Mais il le cherche. Bah oui, bien sûr, ce Spiderman-en-devenir, qui est sensé être l'élève rejeté et timide par excellence, s'oppose publiquement, seul face au monde, au bizutage que Flash, le grand abruti de la cour de récré fait subir à un ... vrai rejeté. L'incohérence est flagrante quand on connait un peu le background du personnage de Spiderman. Il est connu pour n'avoir aucune assurance (sans son masque, parce qu'une fois déguisé la tendance, effectivement, change de camps) et là, il est celui qui lève la voix contre la brutalité d'un élève... Légèrement illogique. 

Et puis Andrew Garfiel est tellement sous-exploité... Je l'ai connu grâce au film Boy-A dans lequel il joue un pur concentré d'émotion. Il est attachant, touchant, juste. Ici, au contraire, on a l'impression qu'il repousse son jeu d'acteur (qui peut être formidable) pour devenir un cliché. Un mec dans lequel a peu près n'importe quel frustré pourra se retrouver. Oui, certes, y'a des moments où on voit apparaitre des larmes et du coup olala ça fait pleurer dans les chaumières. Mais non, c'est pas du jeu d'acteur ça, c'est du contexte. Bon, ne soyons pas trop injuste, j'ai quand même été particulièrement émue par l'une des scènes, où il s'agit de faire des adieux douloureux. Certes certes. Mais ... globalement, je m'attendais à tellement mieux que je ne peux être que déçue. A croire qu'il a été choisi pour sa classe (qui sied a priori bien peu au personnage de Spiderman...) et non pour son talent ...
Sexy!
Quant au côté graphique, même si les effets spéciaux sont globalement réussi, y'a un truc que je ne supporte plus dans les films qu'on diffuse en 3D, ce sont toutes les scènes qui frôlent le niveau 0 en terme de scénario, de recherche, et finalement d'intérêt et qui ne sont là que pour montrer que c'est trop cool de voir en trois dimension olala. Bon, je dis tout ça parce que déjà à la base j'ai une dent contre la 3D (un de ces jours je vous expliquerai pourquoi...) mais les scènes où l'on voit Peter se balancer d'immeuble en immeuble tel un tarzan urbain ça me laisse de marbre. On sent, on SAIT que ces scènes sont là pour faire valoir l'intérêt de la 3D. Ok mais qu'est-ce qui se passe quand on ne peut pas la voir, cette fichue 3D ? Pourquoi nous imposer ces scènes d'une vacuité phénoménale ? Pourquoi tant de haine ?!

Cependant je me sens légèrement coupable de cracher dans la soupe parce que bon, y'a quand même des trucs bien cool dans ce reboot. Oui, même si l'équation entre le nerd timide et le super-héros arrogant est ratée dans The Amazing Spiderman il est tout de même assez rafraichissant de voir un personnage un peu (beaucoup) plus assuré et plus drôle que dans les films de Raimi. Ce n'est donc pas un "reboot" inutile, c'est rafraichissant, divertissant, mais c'est finalement peu convainquant. Le film de Marc Webb fonctionne en réalité grâce aux lacunes des films de Raimi... mais il aura sans doute bien du mal à s'imposer comme référence.

Aller, la prochaine fois peut-être qu'on aura enfin le droit à une adaptation vraiment "amazing" ?

Du cliché de l'étudiant en cinéma

Hé oui, je suis plus ou moins étudiante en cinéma. Ma licence comporte en fait une partie "littérature" et une partie "artistique" avec deux options au choix. Pour ma part, c'est évident vers l'option cinéma que je me suis tournée, curieuse que j'étais d'en apprendre plus sur cette petite passion qui est la mienne. Tous les étudiants ont leur stéréotypes et leurs clichés, mais pour ma part j'ignorais quelle était la représentation classique de l'étudiant de cinéma. Aujourd'hui, je suis un peu plus à même de vous livrer quelques anecdotes de mon vécu dans le domaine.

L'accusation d'élitisme de base

Si tous les domaines artistiques sont souvent considéré comme des "loisirs", le cinéma est sans doute l'un des seuls que l'on qualifie aussi souvent de "divertissement". Le cinéma, personne ne l'étudie à part ceux qui se spécialisent dans ce domaine et pourtant, tout le monde le pratique. La littérature, la musique, au contraire, sont des matières que l'on enseigne au collège et sont donc des domaines que l'on à l'habitude de rattacher à l'étude. L'art pictural, la sculpture et la danse, eux, ne bénéficient sans doute pas d'une même diffusion scolaire mais restent finalement assez peu facilement praticable au quotidien. Ce que je veux dire par là c'est donc que le cinéma est considéré par la plupart d'entre nous comme un loisir / un divertissement, et qu'en faire en sujet d'étude c'est vouloir sortir de cette définition là pour aller vers quelque chose de nécessairement plus intellectuel. 

Soyons clair : ce prétendu élitisme c'est du grand n'importe quoi. Les étudiants en cinéma (du moins, ceux que je fréquente) ne rejettent jamais un film "grand public" sous prétexte qu'il ne serait pas assez élitiste. Pour ma part, j'adore par exemple les films du style adaptation de comic & co. Ce n'est pas le fait d'étudier en parallèle le néo-réalisme italien qui va m'empêcher de savourer un bon Iron Man. Au contraire, même : mes études me permettent sans doute de me délecter autrement du talent mis à l'oeuvre par les uns et les autres pour nous donner de l'action qui marche. Alors non, définitivement non, pour apprécier le cinéma de façon "artistique" il n'y a pas besoin d'aller chercher du côté de Rohmer et de ses films intellectualisant : ce n'est pas parce que Batman est un film grand public qu'il est dénué de matière artistique.

Ceux qui t'attendent au tournant

A l'inverse de la première catégorie de gens qui, lorsqu'ils savent que tu es étudiant en cinéma, partent donc du principe que tu ne regardes que des films prétentieux et élitiste, il y a au contraire ceux qui s'attendent à ce que tu aies toujours un avis très prononcé, très constructif et intéressant sur le moindre film. Ce n'est pas parce qu'on étudie "le cinéma" qu'on ne peux plus se mettre devant une niaiserie et déconnecter son cerveau ! Même si évidemment, le fait d'analyser les séquences de façon poussée invite l'étudiant en cinéma de base à découper un peu chaque plan pour l'étudier, qu'il soit en cours ou non, ce n'est ni automatique ni souhaitable. Et non, nous n'avons pas nécessairement envie de devoir faire un commentaire d'analyse à chaque sortie du film ! 

Les profs, ces tortionnaires patriotiques

Si je déteste qu'on me dise "je ne veux pas voir ce film parce que c'est un film français qui sera donc forcément chiant et  lourdique" je dois cependant reconnaitre que chez les profs de cinéma, cette tendance à apprécier les films les plus chiants que notre belle nation a pu créer est très présente... Peut-être suis-je tombée sur les mauvais profs (oui, je SAIS qu'il existe dans ma fac un mec qui a fait un bouquin merveilleux sur Star Wars, je n'ai jamais réussi à avoir de cours avec lui, je pleure) mais les deux cours que j'ai pu avoir sur le cinéma français étaient tout les deux du même gabarit : et si nous parlions UNIQUEMENT de la nouvelle vague? C'est un peu le même délire que les profs qui n'ont que La Fontaine et Molière en tête comme exemple de l'art français. Oui, je suis légèrement blasée d'avoir vu 5 fois Les Fables à mon programme depuis le début de mes études.


En gros, être étudiante en cinéma comporte son lot de petit cliché plus ou moins rigolo à vivre au quotidien. Mais ma foi, il faut pouvoir en tirer avantage et comme je rentre bien dans les clichés à tenir un blog où je parle cinéma... soit!

vendredi 20 juillet 2012

Vivre la plage par procuration avec Arthur de Pins

Je ne sais pas vous mais moi personnellement la plage c'est moyennement mon truc. Le sable qui gratte, les complexes qui dérangent, et puis de toute façon, le soleil qui joue à cache cache, autant dire que mon été est bien pauvre en bikini et en chasse au crabe. Pourtant, en parlant de crabe, j'ai justement (re)découvert le fabuleux travail d'Arthur de Pins, l'auteur d'une vidéo qui a fait le buzz il y a quelques années sur "la marche du crabe". Aujourd'hui, Arthur de Pins a sorti il y a 6 mois le deuxième tome de la BD adaptée de cette vidéo, et comme je fais tout en retard c'est donc pour moi l'occasion de vous parler... du premier tome. (Vous arrivez à suivre la logique du truc?)

mercredi 18 juillet 2012

Laurence Anyways en avant-première surprise

L'article du jour va tenter de rattraper un peu du retard accumulé par la succession de maladie et de semaine en famille pour vous parler de deux petites découvertes : la première concerne le cinéma Jean Eustache, une figure "emblématique" de la distribution cinématographie en gironde. Ce cinéma propose en effet un panel assez varié de propositions culturelles : le festival du film d'histoire, l'université populaire du cinéma pour adulte et pour enfant, une large distribution de film d'animation pour les plus jeunes... Bref, un cinéma actif et qui mérite d'être connu. L'une des activités proposée c'est le concept de l'avant-première surprise : régulièrement, le mardi soir, des curieux se retrouvent pour assister à une séance spéciale, l'avant-première d'un film dont on ignore tout jusqu'à la levée du rideau : le générique. Pour peu que l'on ait un minimum le goût du risque (ou simplement pas grand chose à faire de son mardi soir), le concept est très plaisant.




samedi 7 juillet 2012

Cif et les clichés tenaces


Personnellement, je suis toujours un peu étonnée de penser qu'il y a des gens dont le travail consiste à se retourner les méninges pour trouver l'argument commercial de dingue qui nous donnera envie d'acheter des produits ménagers. Non mais sérieusement, personnellement je m'éclate jamais en faisant le ménage, je ressemblerai jamais à la nana ravie et ravissante d'avoir récuré ses chiottes. Et si j'achète des produits ménagers c'est uniquement parce qu'il est bien nécessaire de nettoyer. J'ai pas la sensation d'avoir besoin de faire de ma partie de ménage une aventure extraordinaire. Pourtant, c'était bel et bien la dernière idée de Cif : nous faire vivre le ménage comme une aventure d'une grande noblesse. Mais attention : noblesse féminine uniquement !


Parce que oui, lorsqu'on a la moindre sensibilité féministe, on a tendance à attendre des agences de publicité qu'elles fassent un petit effort en ce sens. Eviter les clichés tant que possible, essayer de changer les représentations habituelles (et arbitraires) du genre féminin ou masculin... Alors au début quand j'ai vu la pub Cif, je me suis dit "oh, une pub qui met les hommes au ménage? Pourquoi pas ! Ca reste très genré, mais au moins, ça avance". Et puis en fait, non. Déjà parce que voir un homme faire le ménage, mais attention, sous fond d'aventure chevaleresque (sans quoi ce ne serait pas assez noble) ce n'est pas si jouissif que ça. Et puis surtout parce que tour de main de Cif reste de nous montrer dans les dernières secondes de la publicités que sous toute cette ferraille, il s'agit bien d'une femme.

Quel est donc l'argument commercial de Cif? "Vous êtes peut-être condamnées à continuer à nettoyer tout le château mais au moins on pourra dire de vous que vous avez sauvé le royaume." Les tâches domestiques qu'on met sur le même plan que des missions d’envergure internationales et diplomatiques, c'est sûr, c'est pertinent...

On aurait pu croire qu'une publicité qui renverse les représentations du genre aurait pu être une avancée féministe. En fait, on réalise bien vite que ce n'est qu'un leurre. Une manière de forcer les femmes à accepter leur sort (et avec le sourire). "On ne va pas permettre aux femmes d'accéder à la vie politique alors on va au moins leur montrer que finalement, faire le ménage, ça revient au même". Bah oui, BIEN SÛR. Au final, cette pub est juste puante. Puante de sexiste, suintant de représentations genrées qui veulent nous faire avaler des inepties. Genre "ok ok tu peux ressembler à un homme si tu veux, mais faut pas déconner tu restes à la cuisine".

Pour rappel, Cif n'en était pas à son premier coup d'essai.

Girls : la série mi-figue mi-raisin

Je ne suis pas vraiment une dévoreuse compulsive de série. Ou plutôt, si, j'ai tendance à m'accrocher à quelques séries de façon hyper-addictive. Mais je recherche peu souvent la nouveauté, me contentant de regarder en boucle les séries que je considère comme étant des sources sûres. Si j'ai voulu regarder ce que Girls avait dans le ventre c'est notamment parce que j'étais particulièrement intéressée par la galerie de personnage qu'on nous promettait. Si, sur ce plan là, je n'ai pas été si déçue, il n'en demeure pas moins que cette première saison ne m'a entièrement convaincue. Cette série est "faussement" audacieuse mais la déception vient justement du fait que face à l'audace on aurait imaginé quelque chose d'un peu plus profond et renforcé. 

jeudi 5 juillet 2012

Le créateur - Albert Dupontel

Albert Dupontel est un acteur que l'on reconnait dans ses rôles d'humour noir. Ce n'est pas pour rien s'il interprète le cancer dans Le bruit des glaçons. Au delà de son talent d'acteur et d'humoriste, on peut difficilement passer à côté de son talent de réalisateur. Ses quelques films resteront sans doute dans les mémoires du film français comme des ovnis comique et grinçants. Et moi qui admirait l'acteur je ne m'étais encore jamais penchée sur ses réalisations. C'est aujourd'hui chose faite et me voici donc tentant de vous parler du Créateur, second long-métrage de Dupontel, après Bernie, au comique bien plus glauque. Le créateur, c'est l'histoire d'un alcoolo d'auteur de pièce de théâtre médiocre, mais a succès quand même, qui est mis face à une dead-line bien angoissante : il réalise au dernier moment que tout le monde est prêt pour mettre en scène la dernière de ses pièces. Le soucis? Il n'a rien écrit. Il avait complètement oublié de s'en préoccuper.