samedi 16 avril 2011

Impromptu de Schubert

     Si je n'avais pas fait la bêtise d'arrêter de prendre des cours de piano je serai actuellement en train de suer sang et eau devant une partition de Schubert, afin de mieux préparer l'examen qui arrivera le mois procain. Sauf que j'ai arrêté les cours de piano et qu'au lieu de me tuer à la tâche je me contente de pianoter gentiment, de temps en temps, sans grands efforts. Cependant, que ce soit avec talent ou non, il m'arrive, ces derniers temps, de m'entrainer sur un impromptu de Schubert, et moi qui ignorait jusqu'alors son oeuvre, je me retrouve à pleurer comme une madeleine (on peut m'expliquer cette expression au passage? Ca pleure les madeleines?) en entendant ces accords, cette mélodie. Evidemment je ne suis pas assez narcissique pour me satisfaire pleinement et grassement de ma propre interprétation de cette oeuvre (d'autant que j'ai encore du boulot...). Cependant ça m'a donné l'occasion d'aller fouiller. Et aujourd'hui je suis tombée sur ça : Alexei Lubimov qui interprète, sur piano forte, les impromptu de Schubert.




     Pourquoi un piano forte? Simplement parce qu'à l'époque où Schubert pianotait allègrement pour créer ses Lieds, pour lesquels il est aujourd'hui principalement connu, le "piano" n'existait pas encore. Piano forte, c'est l'association de deux termes italiens qui traduisent, chacun, une nuance musicale. Le piano, la douceur, le forte, la puissance. Un nom qui traduit donc la capacité, assez nouvelle à l'époque (pour les claviers), de "nuancer" le jeu. Précédemment, le clavecin, instrument à corde pincée, ne pouvait pas reproduire cette subtilité. Voilà donc pourquoi Alexei Lubimov joue sur piano forte : parce que le "piano" moderne, lui, n'apparait qu'en 1820, soit moins de dix ans avant la mort de Schubert. Qu'est-ce que ça change? rien, à part quelques subtilités sonores que seul le public averti pourra percevoir. Mais vous voilà averti !

     Je ne connaissais pas Alexei Lubimov. A vrai dire je ne suis jamais réellement attardée sur les interprète de piano. Et je n'ai pas réellement, encore, de point de comparaison, mais je me dois de vous parler de son interprétation tout simplement parce qu'elle me touche. Je vous laisse écouter.


2 commentaires:

  1. Apparemment pour les pleurs de la Madeleine, l'explication se trouverait dans la Bible : Marie Madeleine était une prostituée de la ville de Magdala. Quand Jésus fit une halte dans la ville, elle confessa ses péchés et implora son pardon en pleurant abondamment à ses pieds. Et après sa résurrection, c'est à Madeleine qu'il se présenta en premier, ce qui en fit une de ses principales disciples.

    ( mais globalement on pleure de facon injustifiée et trop abondante quand on pleure...comme une madeleine)

    Très belle interprétation, mais je me demande sur quel instrument il joue au final ? Un piano et un clavecin ? Un mélange des 2 à l'époque ou le clavier est en pleine mutation ?

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  2. Hééé pas con ça ! Mais je ne savais pas que tu étais un connaisseur de la Bible, mais c'est cool et important !

    Sinon, il joue sur un piano forte. C'est donc l'ancêtre du piano moderne, et une sorte d'évolution du clavecin (la différence importante étant que dans le clavecin, les cordes étaient pincées, et ici, dans le piano-forte, elles sont frappées, le même système que le piano moderne) Visiblement les non-habitués voient dans le son du piano forte un mélange entre du clavecin et de la harpe.

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