Signifiant littéralement "Je me souviens", Amarcord, film réalisé par Fellini en 1973, n'est pas réellement un film autobiographique, mais il s'en rapproche. Grand "menteur" (c'est ainsi qu'il se défini lui-même) Fellini n'a jamais livré la véritable histoire de son enfance, ou de son adolescence. Ce "je me souviens" est en fait plus lié au rêve qu'à la réalité. Plus que de se souvenir, Fellini, à travers ce film, "illustre" son adolescence grâce aux figures mythiques qu'il a découvert à cette époque et qui n'ont cessé de le poursuivre.
L'un de ces éléments symbolique est sa ville d'origine, Rimini, qui est ici prise comme scène pour son film. S'ouvrant sur les rituels du printemps, ce film débute sur une touche plus optimiste qu'humoristique, mais impose dès les premières minutes le rôle central des saisons et des attitudes "populaires" qu'elles provoquent. Que ce soit l'arrivée du printemps ou l'arrivée des premières neiges, on voit se rassembler les esprits, dans une sorte d'union inconsciente : même si les réactions sont différentes (les enfants jouent et font des batailles de neige tandis que les "grands" grognent), elles démontrent l'intérêt portés à ces éléments, ce qui est, bien sûr, une manière de peindre le village pittoresque dans ce qu'il a de plus "classique".