samedi 7 juillet 2012

Girls : la série mi-figue mi-raisin

Je ne suis pas vraiment une dévoreuse compulsive de série. Ou plutôt, si, j'ai tendance à m'accrocher à quelques séries de façon hyper-addictive. Mais je recherche peu souvent la nouveauté, me contentant de regarder en boucle les séries que je considère comme étant des sources sûres. Si j'ai voulu regarder ce que Girls avait dans le ventre c'est notamment parce que j'étais particulièrement intéressée par la galerie de personnage qu'on nous promettait. Si, sur ce plan là, je n'ai pas été si déçue, il n'en demeure pas moins que cette première saison ne m'a entièrement convaincue. Cette série est "faussement" audacieuse mais la déception vient justement du fait que face à l'audace on aurait imaginé quelque chose d'un peu plus profond et renforcé. 




Faussement audacieuse, parce que le personnage principal, Hannah, interprété par la créatrice de la série, est loin des stéréotypes du genre. D'abord, par son physique, avouons le, mais aussi voire surtout par son caractère. Hannah est du genre difficile à cerner. Beaucoup la décrivent comme agaçante, peu réactive à ce qui l'entoure - ce qui aurait tendance à faire écho à l'attitude que l'on peut nous-même avoir, parfois. Autour d'elle, on retrouve quelques personnages qui, j'imagine, illustrent différents modèles féminins. L'une, sans doute ma préférée, Jessa, est décomplexée, délurée, mais son traitement au cours de la série m'a beaucoup déçue. Sa cousine, Shoshanna, semble la plus jeune, la moins "mature". Sur-excitée comme une pile pleine d'énergie, elle reste l'un des éléments les plus comique du groupe. Marnie, colocataire d'Hannah, est sûrement celle qui voit son personnage évoluer de la façon la plus intéressante, passant d'un couple fidèle et frustrant depuis des années à une certaine instabilité saisissante et agréable. 
Jessa, peut-être le seul personnage qui m'inspire réellement dans Girls

Néanmoins, le caractère varié et diversifié des personnages ne suffit pas à créer une série qui accroche. Peut-être est-ce un format recherché et voulu auquel je n'accroche simplement pas mais j'ai beaucoup de mal à comprendre l'espèce de flou qui constitue le scénario global : chaque épisode semble réellement séparé, et si l'on retrouve forcément une continuité dans l'histoire de chaque personnage, le schéma narratif global reste difficile à saisir (ou est finalement peu convaincant). On se retrouve à suivre les évolutions de différents personnages, reliés de façon un peu arbitraire, sans parvenir à trouver le recul nécessaire pour saisir la profondeur globale de la série.

J'ai parfois la sensation que le personnage d'Hannah prend trop de place, et que son indétermination (qui fait l'objet de bien des réflexions...) envahit un peu la série. Les éléments dramatiques ne le sont qu'à moitié, l'humour n'est réellement présent que par le ridicule de certaines situations... C'est flou, un peu brouillon. Et si certains vantent le réalisme de la série, qui ose montrer des situations assez crues mais pourtant bien réelles (l'avortement, la masturbation féminine...) j'y suis pour ma part assez peu sensible positivement. Certes, c'est une qualité, de ne pas faire du réel des niaiseries imbuvables, mais j'attends cependant que ces démonstrations réalistes passent par des situations un peu plus subtiles et profondes (au lieu de donner l'impression d'être posées là pour "montrer l'exemple").

C'est néanmoins prometteur : j'attends donc la deuxième saison pour me faire une vraie idée en espérant que je vais finir par être saisie par cette série en laquelle j'avais fondé quelques espoirs...

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