mardi 12 juin 2012

The Soloist - Joe Wright

Peut-être que certains d'entre vous auront déjà entendu parler de Joe Wright pour son rôle de réalisateur du film Orgueil et préjugé (ce qui me permet au passage de vous rappeler qu'il y a en ce moment sur Arte un cycle Jane Austen, jusqu'à 20 juin, et que même si Arte n'a pas programmé la diffusion du film de Joe Wright, c'est quand même une plutôt belle pièce). Aujourd'hui je tenais à vous parler d'un autre de ses films, à savoir Le soliste (The Soloist en VO), non seulement parce qu'il met en avant deux grands jeux d'acteurs (Robert Downey Jr. comme je vous l'avais déjà annoncé, mais surtout un Jamie Foxx époustouflant.


The Soloist c'est une de ces "true story" qui émeut rien que par son synopsis. A la recherche d'une histoire à raconter dans sa chronique au L.A. Times, Steve Lopez tombe, un peu par hasard (parce qu'il n'y a bien que le hasard qui pouvait les faire se rencontrer) un sans-abri qui, planté sous la sculpture de Beethoven, joue du violon à deux cordes. Nathaniel Ayers est, comme le réalise rapidement le chroniqueur, un artiste qui semble avoir perdu sa place, et Lopez décide donc de conter son histoire... Jusqu'au moment où, épris par la plume du journaliste, les lecteurs commencent à se sentir réellement investis dans le sort des sans-abris à Los Angeles, ville où la misère est dévorante pour qui n'est pas un privilégié. 

Ce que j'ai trouvé d'assez fascinant dans ce film ce n'est pas uniquement l'histoire en soi, mais c'est plutôt la manière dont la narration est jonchée de moment de purs sentiments, parfaitement mis en scène. Il est toujours intéressant de voir un cinéaste qui ne se contente pas de filmer un visage effrayé pour nous montrer la peur. Le son est ici bien maitrisé et contribue énormément à donner à la frayeur un côté palpable. Et forcément, dans un film qui parle de musicien, il serait bien triste de ne pas développer cet aspect là. C'est à mes yeux la grande réussite de Joe Wright et de son équipe. 

Le thème de la folie, abordé à travers le personnage de Nathaniel Ayers, qui souffre de troubles qui le font souffrir et l'empêchent de pouvoir jouer dans les conditions idéale, est lui aussi très bien retranscrit. Je ne saurais bien sûr vous dire si c'est "réaliste" ou non mais toujours est-il qu'on sent l'angoisse de Nathaniel, jusqu'à, presque, la ressentir nous-même.

Les acteurs sont brillants. Jamie Foxx est vraiment puissant dans son personnage, et il en va de même pour Robert Downey Jr. mais son personnage m'attire peut-être moins, quoique le film passe réellement sur la relation entre les deux personnages, une relation forte qui changera les deux hommes. 

On pourra cependant reprocher au film d'être un peu trop axé sur les bons sentiments, entachant parfois la puissance de l'histoire "vraie". Car si le film nous montre un violoncelliste fan de Beethoven, attaché à ses partitions, on réalise en fait que la réalité est légèrement différente. Je n'ai pas trouvé d'enregistrement d'une qualité remarquable mais j'ai retrouvé quelques vidéos qui montrent le vrai Nathaniel Ayers jouer : sa musique est beaucoup moins "consensuelle" que celle qu'on retrouve dans le film. C'est sans doute un choix, de montrer un musicien "classique" à la place d'un musicien à la limite du free-jazz, puisque le classique est plus abordable, mais on perd peut-être un peu du piment du récit.

Mais je pinaille, car ce film est vraiment très bon, et il je le conseille à tous, amateurs de musique ou non. Car ce qui est touchant dans ce film, c'est avant tout la force humaine qui se dégage d'une telle relation, inattendue, entre un journaliste et un violoncelliste des plus talentueux qui se retrouve à devoir jouer dans les tunnels de la ville...

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