mercredi 13 juin 2012

Bref, Kaamelott et la musicalité

J'écoute pas beaucoup la radio. Je suis incapable de brancher une station FM à une heure précise pour pouvoir assister à la chose en live. Le podcast a sauvé ma vie, et je découvre donc ce vaste monde. Et s'il y a bien une émission que j'aime écouter, c'est Eclectik, animée par Rébecca Manzoni. Et c'est donc en écoutant successivement les interviews d'Alexandre Astier (par ici) et de Kyan Khojandi (par là) que j'ai réalisé (outre le fait que leurs initiales donnent un peu l'impression d'y voir double) que si leurs deux univers étaient très différents, ce qui réunit pour moi ces deux grands chefs des séries françaises, c'est le goût du rythme et du vrai.

Les séries courtes imposent forcément de gérer le rythme de manière très condensée et précise. En une minute trente on ne peut en effet se permettre aucun moment de "vide", d'ennui, sinon que resterait-il? Alexandre Astier est musicien. Il incarne Bach au théâtre dans un très bon spectacle, il se démultiplie pour interpréter (en survet') le générique de Starsky et Hutch avec un groove impressionnant, il admire le travail rythmique d'un héros du comique, De Funes. Kyan Khojandi parle vite, écrit vite, fait rire vite. Il n'y a qu'à voir à quelle vitesse Bref. a pu "buzzer". Il veut faire rire en 10 secondes et ça marche. Il se lâche dans quelques mouvements de beat-box sur la fin de son interview. Et on réalise, en re-visionnant l'épisode bonus "Plans cul réguliers" que c'est dingue comme ce truc est rythmé, à la seconde près, au métronome.



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De Funes, c'est un musicien qui joue [...] tout ce qu'il fait est géré par le rythme
Alexandre Astier

Et ça marche. Est-ce de là que vient mon goût pour ces deux séries ? Est-ce ici qu'on peut trouver une piste pour expliquer le génie de ces deux auteurs / réalisateurs / acteurs et bien plus encore ?

Et puis il y a autre chose. Les deux veulent du vrai. Astier s'attaque, dans Kaamelott à un univers épique qui a toujours été "romantisé", qui s'est toujours détaché du quotidien. On prend un plaisir dingue juste à entendre les chevaliers parler "comme nous", et pas comme les bouquins. C'est pas des légendes, c'est des mecs réunis autour d'une table ronde, poursuivant une mission casse-gueule.  Kyan s'est rendu compte du fait qu'il faisait rire avant tout quand il racontait ce qui lui était arrivé, sa vie, son réel. Certains disent qu'il interprète sa génération, moi je dirais plutôt qu'il interprète juste une réalité. Peu importe au fond qu'elle soit celle d'une génération, d'un groupe, des vieux ou des jeunes, simplement ça vit, c'est réel. On se projette pas seulement, on se contente pas de s'identifier, on y retrouve juste des trucs du quotidien qu'on avait besoin de voir à l'écran.

Alors forcément, ça claque.

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