lundi 9 janvier 2012

Habemus Papam - Nanni Moretti

     Aujourd'hui, je suis en pleine période de partiel. Je vous en avais parlé y'a longtemps : je suis partie à Paris, faire cette licence bizarre, des lettres modernes allégées qui donnent un peu de temps pour étudier, en plus, la musique et le cinéma.

      C'est une année enrichissante, et je me demande pourquoi je ne poste plus ici. Le manque de temps, peut-être (faire 2h de trajet par jour + du baby sitting mine de rien, ça laisse peu de temps libre). Mais aussi la flemme, le manque d'assurance, ou je ne sais quoi. Toujours est-il qu'allez savoir pourquoi, aujourd'hui, en plein partiel, donc, j'ai envie de vous faire un petit article.

     Pas mal de temps après tout le monde, j'ai enfin vu le film Habemus Papam dont on avait beaucoup entendu parler. Sorti en septembre - et tout juste disponible en DVD - ce film de Nanni Moretti raconte comment la fin d'un pontificat - et donc le commencement d'un nouveau - amène le Cardinal nouvellement élu à douter. Douter de sa foi? Non. Mais douter, simplement. Personne ne se présente au balcon. Le Pape dont le monde ignore encore l'identité reste enfermé dans ses appartements. Dehors, la foule se presse, pleure parfois, s'inquiète, mais revient tous les jours, avec cette ardeur, cette avidité, prête à se prosterner devant le Pape. Situation de crise au Vatican.
     Habemus Papam, "nous avons un pape", ce titre est merveilleux. Les mots sont prononcés, "habemus papam", l'élection a donné un élu ! Mais rien, l'inquiétude, juste l'inquiétude.

     Ce film réussi le tour de main d'être à la foi une oeuvre de fiction, un huit-clot assez surprenant - pendant la première partie du film, en tout cas - une très belle illustration de ce que peut être le sentiment religieux (qui, pour une fois, de souffre ni de caricature, ni de réduction, ni d'extrémisme), mais aussi un drame.... Un drame sans mort. Ou alors ce qui est mort n'est ni humain, ni sacré, c'est simplement un lien qui disparait.

     Les parallèles sont parfois somptueux (le balcon de théâtre, qui fait écho au balcon de Saint-Pierre, la troupe de théâtre qui répète son texte comme les catholiques pourraient faire leur prière...) et le déroulement même de la narration est entraînant... 

     C'est un film que je conseille absolument. Je l'ai regardé avec quelques a priori, n'étant généralement pas très portée sur les films qui pouvaient traiter de la religion (je trouve toujours ce genre de film soit "démodé" soit, au contraire, ridiculement kitch, en essayant de "moderniser" la religion). Ici, j'ai été surprise et happée par un film de qualité, tant sur son contenu que sur son style.

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